L'éco-anxiété : une manière de s'engager pour la planète

Environnement et biodiversité

Auteure : Rachel Antoni

As-tu déjà ressenti un mal-être en pensant au réchauffement climatique ou encore aux feux de forêts ? As-tu une image négative du futur liée aux catastrophes naturelles ? Tu te dis que plus rien n’a d’importance car tu te sens impuissant.e pour faire face à cette crise annoncée ? Si tu ressens une forte angoisse face aux grands bouleversements climatiques, tu souffres probablement d’éco-anxiété. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, cela signifie que tu peux et veux agir. 

L’éco-anxiété, un concept récent

En 1996, Véronique Lapaige, médecin chercheuse en santé mentale, environnementale et publique conceptualise « l’éco-anxiété ». Ce concept désigne un « mal-être identitaire » relatif aux évolutions négatives qui nous entourent. Ce sentiment est aussi nommé solastagie et est défini comme étant « une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par les changements climatiques environnementaux passés actuels ou attendus ». L’éco-anxiété est un concept jeune, peu reconnu. En effet, il ne figure pas dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) qui a seulement été mis à jour en 2013. Il y a donc très peu de statistiques concernant cette condition. 

Si ce concept vous semble encore un peu flou, rappelez-vous de la jeune activiste suédoise Greta Thunberg. Pour beaucoup, celle-ci a mis en lumière cette peur et incarne la génération qui la ressent. En effet, aujourd’hui, lorsque l’on parle d’éco-anxiété, on associe ce concept à un mal-être ressenti par une catégorie de la société jugée « jeune ». Lorsque l’on s’intéresse aux différents articles et vidéos présents sur internet, la majorité des personnes qui se qualifient d’éco-anxieux sont des adolescents ou des jeunes adultes soucieux du monde de demain. Bien que l’éco-anxiété soit connotée négativement et se manifeste au travers d’une peur et d’une angoisse, elle ne l’est pas forcément complétement. Elle peut être motrice et peut avoir des conséquences positives. En effet, ce ressenti nous pousse à rechercher des solutions pour contribuer au développement durable et lutter activement contre les changements environnementaux. Prendre conscience de la gravité de ces phénomènes, c’est se responsabiliser et commencer à agir.  

Les changements climatiques à l’origine de ce mal-être

La prise de conscience des effets négatifs liés aux changements climatiques remonte au XXème siècle. En 1972, René Dubos, écologue et biologiste, écrit un rapport – par la suite utilisé par les Nations Unies lors de leur toute première conférence sur l’environnement, aussi appelé « Sommet de la Terre », en 1992 – mettant en lumière l’idée que « nous n’avons qu’une terre ». Les années 80 marquent un tournant concernant cette prise de conscience : en 1987, l’expression « développement durable » a été théorisée dans le rapport Brundtland [1] et en 1988, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) est créé. Cette envie d’amélioration se concrétise avec la création de la première Conférence des Parties en 1997 à Kyoto où 38 pays s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

À partir des années 2000, la prise de conscience s’accélère avec l’apparition de nouvelles données inquiétantes. Les gaz à effets de serre sont au centre des problématiques environnementales, car ceux-ci influent sur le réchauffement climatique, la montée des eaux, la disparition de certaines espèces ainsi que l’augmentation des catastrophes naturelles. Depuis quelques années maintenant, les médias relaient ces différents sinistres et l’inquiétude de la part du grand public s’accentue. Les feux de forêts, des inondations, les cyclones, la diminution des littoraux ou encore la pollution des eaux : tous ces phénomènes sont mis en lumière et créent une réelle angoisse pour beaucoup d’entre nous. En effet, cela se reflète chez les jeunes au travers de troubles alimentaires, du sommeil ou encore du sentiment d’impuissance. En septembre 2021, la revue, The Lancett Planetary Health, a publié une étude qui révèle que la majorité des 10 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans interrogés, se sentent concernés par ce phénomène. En effet, près d’un jeune sur deux se sent coupable, en colère ou anxieux face aux changements climatiques. Chez 60% des jeunes interrogés une forte inquiétude est ressentie. Il faut alors trouver des solutions pour palier ce mal-être et agir.

L’éco-anxiété est, dans la majeure partie des cas, lié au sentiment d’impuissance, d’absence de contrôle. Développer une résilience et agir nous permet de nous sentir utile et nous pousse à réfléchir à des solutions adaptées à notre échelle. Il ne s’agit plus de lutter contre le changement climatique. Aujourd’hui, nous faisons face à une réalité climatique. Le voyage n’est pas en total contradiction avec l’éco-anxiété. Il nous permet non seulement de comprendre ce qu’il se passe ailleurs, mais également d’apprendre des autres et de comprendre que l’on fait partie d’un tout. Pour protéger, il faut aimer, et pour aimer, il faut connaître. Le voyage est donc aussi une solution pour agir, le tourisme durable apparaît alors comme un moyen d’action !

Le tourisme durable comme moyen d’action : découvrir, partager et informer

Chez Village Monde, en voyageant, on reconnait que l’on fait partie du problème. On reconnait aussi que la crise climatique à laquelle nous faisons face va de pair avec l’injustice sociale, qu’on ne peut dissocier l’humain du territoire, et que les populations les plus vulnérables se trouvent souvent dans les zones naturelles les plus impactées. On évalue donc aussi tous les bénéfices d’un voyage plus conscient, durable et responsable pourrait offrir. Cependant, pour ce faire, on doit apprendre à voyager mieux : le tourisme durable devient alors une solution. Village Monde définit le tourisme durable comme un tourisme solidaire et respectueux des environnements et des populations. En voyageant durablement, vous choisissez de privilégier des hébergements locaux, proches de l’habitant et ayant des retombées positives tant au niveau environnemental, social et économique pour les populations locales. Vous choisissez également de voyager plus lentement (slow tourism) et de prendre le temps de rencontrer votre/vos hôte.s, de passer du temps avec eux en pratiquant un tourisme culturel. Ainsi, le tourisme durable est un tourisme au service du développement économique et social local, dans le respect de l’environnement. 

Néanmoins, pour se rendre au plus proche des communautés, il est souvent nécessaire de prendre un avion, un bateau ou encore tout simplement la voiture. Pour voyager plus durablement, vous pouvez alors calculer et compenser votre empreinte carbone et vous pouvez le faire de différentes manières : en faisant un don à une association qui soutient des projets de développement durable et local  – comme Village Monde, qui possède le label « One percent for the Planet » – ou en achetant directement des crédits carbones certifiés.

Le Programme Village Monde – Groenland 2023 : Réalité climatique et Résilience

  • Éco-anxiété et réalité climatique : c’est le moment d’agir !

 

La situation climatique actuelle, amplifiée par la crise de la COVID-19, devient de plus en plus importante (ouragans tropicaux au nord, canicules, incendies et sècheresses, manque de neige en montagne, disparition de glaciers, etc.) et est reconnue comme une des prochaines grandes crises. Avoir conscience de cette crise ne doit pas être nécessairement source de stress. Ce stress et cette angoisse peuvent se transformer en quelque chose de plus fort. Se rendre compte de cette réalité climatique, nous pousse à vouloir en apprendre davantage sur comment y remédier.

  • Le projet d’un père, de sa fille et d’un aventurier : donner un sens à nos actes, voyager au cœur du climat, de la résilience et de l’humain

C’est pour ces raisons que Village Monde a développé le projet Groenland 2023 : réalité climatique et résilience. En effet, ce projet donnera lieu à une expédition de 30 jours en kite-ski. À travers le froid glacial, la neige et le vent, 3 explorateurs engagés parcourront 1700km au cœur de la calotte glaciaire afin de renforcer leur résilience. En partageant leur expérience au travers de nos réseaux sociaux, de différentes conférences et d’un documentaire sous forme de témoignages, ce projet aura pour objectif de sensibiliser et d’éduquer, particulièrement les jeunes, à la prise de conscience de cette réalité climatique et d’accentuer la résilience de chacun. Ce projet vise à montrer qu’il ne s’agit pas de sauver notre planète, celle-ci survit depuis des siècles et survivra encore. Cependant, ce sont les conditions environnementales qu’elle nous offre (l’air, l’eau, le climat, la faune et la flore) qu’il faut préserver car ce sont les conditions qui permettent à l’humain d’y vivre.

Ainsi, ce projet d’éducation à la citoyenneté mondiale et environnementale vise à inspirer, sensibiliser, former et favoriser l’engagement des jeunes de 15 à 30 ans pour faire face aux changements climatiques. Il s’agit d’aider les personnes touchées par l’éco-anxiété et soucieuses de cette réalité climatique à s’engager dans une démarche positive avec l’espoir d’un avenir meilleur.

Il sera possible de suivre nos explorateurs à partir de mi-avril live sur la page de l’expédition.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le tourisme durable, n’hésitez pas à lire nos différents articles ainsi que notre charte du voyageur responsable.

Maintenant, c’est à vous de jouer !

Avec l’appui de la Fondation Telus pour un futur meilleur et Desjardins.

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