Tourisme rural sur l’île rouge : Andréa à Madagascar

Auteure :  Émilie Michaud 
Temps de lecture : 5 minutes

Elles sont guides, entrepreneuses, gestionnaires et elles ont fait leur place dans un secteur majoritairement masculin. Découvrez notre série sur les femmes dans le secteur du tourisme. À travers leur parcours et leurs enjeux, ces femmes inspirantes nous poussent à l’aventure ! 

Le terme rural, ça vous évoque quoi ? Une ville de petite taille ? Une économie appuyée par l’agriculture ? Des paysages à protéger ? Ce sont de bonnes réponses ! Andrea Henintsoa Rakotomalala, coordonnatrice de Madagascar Tourisme Rural (MATOR), travaille d’ailleurs très fort depuis 2018 à mettre les spécificités de la ruralité de l’avant. Après son baccalauréat (NDLR Diplôme d’études secondaires malgache), Andréa s’est lancée dans les études en tourisme et communication, en plus de suivre des formations en leadership culturel et en développement communautaire. Un cheminement exemplaire pour le poste qu’elle occupe. 

MATOR, c’est un organisme malgache qui vise le développement local à travers le tourisme rural. Andréa et ses collègues organisent notamment des circuits touristiques solidaires qui passent dans des villages un peu plus reculés de l’île. Pour cela, elle forme la communauté paysanne locale, réunie en association, à accueillir les voyageurs. Pensez visites d’atelier d’artisanat (vannerie, poterie), consommation de produits locaux (riziculture), découvertes culturelles (musique, danse) et tellement plus! 

Les initiatives de développement comme celles portées par Andréa offrent des opportunités aux femmes de Madagascar. En effet, les femmes sont encore très impliquées dans l’artisanat par exemple. Elles participent beaucoup aux circuits en s’occupant des tâches quotidiennes dans l’accueil des voyageurs (par exemple, en cuisinant) et en travaillant des produits de qualité pour valoriser la région et leur culture. Cela devient une activité complémentaire qui permet de développer leurs compétences et de générer un revenu additionnel. Andréa note que les guides locaux demeurent majoritairement des hommes, mais que c’est en train de changer.  

L’un des objectifs du tourisme rural est environnemental. La dégradation des paysages et de l’environnement est très préoccupante à Madagascar. En mettant en valeur les ressources naturelles et culturelles, on conscientise les voyageurs à leur protection. Du côté des villages, MATOR tente de renforcer les capacités de recyclage et d’adaptation. 

Ce projet ne s’est pas créé en une journée, il a fallu identifier les besoins des diverses associations paysannes et travailler avec des partenaires locaux et internationaux (comme Village Monde). Si les touristes étaient initialement des personnes plus âgées, Andréa nous dit assister à un changement, de plus en plus de jeunes commencent à s’intéresser au tourisme rural. L’un des points importants pour MATOR, c’est la préparation pré-voyage. Les touristes s’attendent peut-être à plus de confort que ce qui est proposé, à un rythme de voyage différent. Alors il faut les avertir avant. Si vous êtes du genre urbain, soyez avisé !

Parlant d’âge, Andréa souligne que sa jeunesse a d’abord représenté un défi, puisque les collaborateurs avaient une perception différente de ses capacités. Il lui a fallu du temps pour s’imposer, prendre sa place, trouver son style de communication en conservant ses valeurs. Dans la culture malgache, ce sont principalement les aînés qui sont écoutés et valorisés lors des échanges d’idées ou lorsqu’il s’agit de donner des directives. Elle pense sincèrement qu’au-delà du nombre de chandelles sur le gâteau, c’est la vision, l’engagement et la capacité à fédérer qui comptent! 

Andréa croit vraiment au concept de Mator, même si travailler avec les communautés rurales demande de la persévérance, de la passion et de la patience ; elle est convaincue que cela développe la communauté et que c’est une activité tout à fait adaptée pour les femmes rurales. Elle définit les circuits comme la parfaite synergie entre attrait culturel, tourisme et partage. Difficile de résister !

Elle termine notre entrevue par un secret : selon elle, c’est au nord de Madagascar qu’on trouve les villages les plus intéressants (le côté sud-est évidemment très beau également). On se voit là-bas ?  

Pour connaître une initiative menée par Village Monde et Mator au Nord de Madagascar, cliquez ici.

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