Comment réduire l’impact environnemental de nos déplacements en voyage 

Auteure : Elsa Sievers 

Temps de lecture : 5 minutes

Générer des retombées positives grâce à notre voyage tout en continuant à prendre l’avion, c’est possible !

C’est un fait: l’industrie du tourisme est une des industries les plus polluantes. Les déplacements et les longues distances parcourues autour du globe en sont en grande partie la cause. Notre façon de consommer sur place est également responsable de l’empreinte importante du tourisme sur l’environnement.

Chez Village Monde, notre mission est de favoriser un voyage au plus proche des populations et des cultures locales, sans artifice. Un voyage au cœur de la découverte humaine et de la diversité qui permet un enrichissement mutuel, du voyageur et du local. Malgré un impact humain et socio-économique positif et enrichissant, ces déplacements dans des zones éloignées comportent une empreinte environnementale qu’il est important de considérer. 

Nous cherchons donc à trouver des alternatives dans nos façons de voyager pour réguler l’impact environnemental du tourisme et pour que les populations locales puissent, elles aussi, bénéficier des retombées positives du tourisme peu importe leur teneur.  

Partons du constat que le besoin de voyage et de découverte d’un ailleurs font partie de la nature humaine: nous pouvons donc difficilement supprimer le voyage de nos habitudes de vie. En revanche, le voyage reste un privilège qu’il nous est donné de vivre. Le voyageur a donc la responsabilité de faire en sorte que son voyage soit source de retombées positives pour les communautés tout en considérant son empreinte sur l’environnement et les ressources naturelles. 

Selon nous, le flight bashing n’est pas la solution. Nous défendons la pertinence de continuer à se rendre dans les zones éloignées et donc de continuer à prendre l’avion, pour diverses raisons : 

              – Le tourisme est une source de développement socio-économique 

Tout d’abord, le tourisme est un moyen de développement socio-économique et d’autonomisation des populations. Arrêter de prendre l’avion et de se rendre dans des zones éloignées réserverait l’activité et les retombées touristiques aux pays occidentaux. Cela aurait pour effet d’accentuer davantage les inégalités, les revenus liés au tourisme représentant entre 10 et 25% du PIB pour les pays en voie de développement selon l’Organisation Mondiale du Tourisme. Ainsi, le tourisme est une source de revenus importante pour les communautés éloignées. En effet, il est un moyen de générer un emploi local et de stimuler l’économie : un voyageur aura un impact positif sur 10 à 20 familles.  

Cet impact économique permet, entre autres, de prévenir l’exode rural, d’accroître la qualité de vie locale tout en soutenant des projets sociaux et économiques. Ces projets s’incarnent, par exemple, dans la création d’infrastructures de santé et d’éducation, dans l’achat de matériel scolaire, dans la création de services pour les communautés ainsi que dans la création d’espaces communautaires. De plus, si toutes les mesures de tourisme durable sont bien mises en place, on tend alors vers un développement socio-économique inclusif, avec la création de nouvelles opportunités de professionnalisation pour les femmes et les jeunes. 

Ces revenus générés par le tourisme peuvent également arriver en compléments des activités traditionnelles comme l’agriculture, permettant ainsi une plus grande résilience face aux nouvelles réalités climatiques.

              – Le tourisme est un catalyseur de rencontres 

Ensuite, le tourisme est un moyen de favoriser un échange culturel enrichissant. C’est dans la nature humaine d’avoir peur de l’inconnu et d’avoir des préjugés sur les choses que l’on ne connaît pas. Une des solutions pour aller à l’encontre des préjugés et de la peur de la différence est de rencontrer cette diversité. Rencontrer la différence, c’est changer notre regard sur le monde, faire évoluer nos opinions en apprenant de l’autre, de sa vision, de ses croyances et de son mode de vie. C’est aussi miser sur les éléments qui nous unissent au-delà des frontières. On favorise ainsi le rapprochement, l’ouverture et la paix entre les peuples.  

Le voyage est donc un moyen de faire des rencontres authentiques, de découvrir la fierté des populations locales envers leur culture et même d’y contribuer en plus de favoriser la transmission des savoirs intergénérationnels. Ce cercle vertueux permet aussi de soutenir des projets en faveur de la conservation et de la valorisation de la culture locale, tel que l’appui à des musées, des cercles de contes et traditions orales entre générations, des festivals d’art et de musique locales, et bien d’autres événements ou lieux culturels qui sont créés et valorisés grâce au tourisme.  

               – Le tourisme est aussi un moyen de protéger et valoriser l’environnement 

Le tourisme permet de donner une valeur aux ressources naturelles. En effet, les revenus générés par le tourisme peuvent être réinvestis dans des projets de conservation et de protection de l’environnement. Les parcs nationaux, les réserves naturelles et les sites patrimoniaux sont souvent financés par les droits d’entrée, les taxes touristiques et les dons des visiteurs. Ces fonds sont utilisés pour préserver les écosystèmes, protéger la faune et la flore, et restaurer les habitats naturels. 

Puis, voyager permet de se reconnecter avec la nature, d’en découvrir les bienfaits tels que les plantes médicinales, et d’en apprécier toute la beauté, la force impressionnante qu’elle peut déployer mais aussi la fragilité alarmante face aux pressions anthropiques. Cette prise de conscience renforce notre sensibilité aux enjeux environnementaux et nous incite à agir pour protéger la nature. 

Ainsi, ces exemples concrets d’impacts sont générés par des choix responsables, dans des initiatives touristiques durables, qui ne pourraient exister sans une certaine empreinte carbone générée par les transports tels que l’avion. Alors oui, l’important est de toujours pouvoir favoriser une alternative à l’avion, si elle existe. Toutefois, nous assumons le fait que l’avion n’est pas un moyen de transport à enrayer de nos planifications de voyages.  Il reste un des moyens nécessaires de rapprochement entre humains permettant le développement économique des communautés éloignées. À condition de l’utiliser avec modération et à bon escient, en gardant un œil sur nos choix de consommation tout au long de notre voyage et en compensant l’empreinte de nos déplacements à l’issue de notre voyage. Il est nécessaire de repenser le voyage pour, entre autres, voyager mieux, moins fréquemment et pendant de plus longues périodes.  

 

Pour vous aider dans votre démarche de voyage plus conscient, vous pouvez vous inspirer de la «Charte du voyageur responsable» conçue par Village Monde.

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