En mai puis en octobre 2025, deux cérémonies de sacralisation des mangroves ont eu lieu sur les rives du Lac Ahémé, dans la commune de Bopa, au sud du Bénin. Ces initiatives, portées par les communautés locales avec l’appui de l’ONG Eco-Bénin et des autorités municipales, marquent une étape forte : celle de remplacer la spiritualité au cœur de la conservation environnementale. 

Dans les traditions béninoises, sacraliser un espace naturel signifie le placer sous la protection d’une divinité afin de la préserver. Il s’agit d’un engagement collectif fondé sur des valeurs spirituelles, sociales et écologiques. En rendant la mangrove sacrée, les habitants estiment qu’elle n’est pas une simple ressource, mais un être vivant à respecter et à protéger. 

De plus,  la sacralisation est perçue comme un outil de résilience communautaire : elle redonne du sens à la relation entre l’homme et la nature, en déclarant la responsabilité environnementale au cœur de la vie sociale et spirituelle. C’est aussi une manière de  transmettre les savoirs et valeurs écologiques  aux jeunes générations, en les invitant à voir la mangrove non comme une ressource à exploiter, mais comme une alliée à protéger.